Le jeune homme de Byrsa de Carthage

Par Zaher Kammoun

Jeune homme de Byrsa

Jeune homme de Byrsa

Jeune homme de Byrsa

Jeune homme de Byrsa

Exposition au musée de Carthage Octobre 2010- Mars 2011

Une exposition scientifique et un moment d’émotion

Le bureau Tunisie de l’ICOM a engagé une opération de reconstitution intégrale d’un personnage ayant vécu à Carthage au VI ème siècle avant J.C, et dont le tombeau fut découvert en 1994 sur le flanc sud de la colline de Byrsa. La spécialiste mondialement connue des reconstitutions à partir de fossiles (qu’on appelle dermoplastie), est Elisabeth Daynès. Son atelier parisien a déjà effectué un grand nombre de ces reconstitutions étonnantes comme « l’homme du Neandertal »,  la très  fameuse « Lucy », « la petite dame de Flores », le portrait du « pharaon Toutankhamon »… cette dernière opération ayant connu un succès mondial. Les œuvres d’Elisabeth Daynès figurent d’ailleurs dans les plus grands musées du monde.

La reconstitution du jeune homme de Byrsa permettra au monde savant et au grand public, tunisien et étranger, de retrouver, en tout cas d’approcher de plus près la physionomie d’un de nos ancêtres carthaginois.

Réalisée grâce à un concours  de l’institut français de coopération, sa présentation originale à travers une exposition à la fois scientifique et artistique, puis son installation au musée de Carthage, constitueront un pole attractif et un avantage certain pour les activités de ce musée.

Elles apporteront non plus-value à la colline de Byrsa, ce haut lieu de mémoire, ce haut lieu d’histoire dune Carthage mainte fois détruite, et aujourd’hui ressuscitée à travers la renaissance de l’un de ses fils.

Leila Ladjimi Sebai, présidente ICOM Tunisie. Commissaire de l’exposition

La tombe D1 de Byrsa

Jeune homme de Byrsa

Jeune homme de Byrsa

En 1994, une découverte fortuite menée par le professeur Jean Paul Morel au sommet de la colline de Byrsa nous mettait en présence d’une belle tombe datant de la haute époque punique, et renfermant la dépouille d’un carthaginois. L’étude anthropologique du squelette à  permis à Sihem Roudesli Chebbi de révéler qu’il s’agissait d’un très jeune homme (âgé de 19 à 24 ans), assez robuste et d’une belle stature d’environ 1m 70cm, présentant un crane plutôt long, un front large, une face relativement étroite, un orifice nasal fin, des orbites hautes et une région mentonnière plutôt carrée. Tous ces caractères rapprochent ce carthaginois du type europoïde encore appelé caucasoïde, et plutôt même hispanique appartenant donc au bassin méditerranéen.

Le jeune homme de Byrsa

Ce jeune homme était  sans doute bine né, ce que laissent deviner la qualité de sa sépulture et celle des objets qui l’accompagnaient dans son ultime voyage. Inhumé dans un sarcophage en grès calcaire d’El Haouaria, le jeune défunt était accompagné, comme il se doit, de ce qu’on appelle communément le « matériel funéraire » ; celui-ci était composé de divers objets en céramique (jarres, lampe, assiette), de plusieurs amulettes de style égyptisant en stéatite, ayant sans doute appartenu à un chapelet, d’une très belle gemme scarabée en calcédoine figurant un athlète agenouillé en position de course.

Jeune homme de Byrsa

Jeune homme de Byrsa

Une boite en ivoire (pyxide), des cabochons ayant probablement servi à la décoration d’un coffret, des fragments de tissu appartenant à un vêtement ou un linceul, les ossements d’une oie sacrificielle, et un morceau de vermillon  étaient également déposés dans la tombe et faisaient assurément référence au rituel funéraire.

L’étude de ce matériel fait remonter la sépulture au VI siècle avant J.C.

Sources:

  •  INP, AMVPPC

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