Ain Djeloula

Par Zaher Kammoun

Située à environ 30 kilomètres à l’ouest de Kairouan, la ville d’Aïn Djeloula est nichée entre les montagnes du djebel Ousselat (qui culmine à 895 m) et les riches plaines agricoles de la région. Son nom provient d’une source naturelle (aïn) qui jaillit des flancs de la montagne, symbole de vie et de continuité.

Aïn Djeloula est l’héritière d’un riche passé antique. À l’époque romaine, la ville était connue sous le nom de Cululis, puis sous celui de Municipium Chlulitanum. Ce centre urbain a prospéré dans l’Antiquité grâce à sa position stratégique : elle contrôlait la route menant vers Buna (aujourd’hui Annaba, en Algérie) et surveillait les terres agricoles fertiles.

Les vestiges d’un fortin byzantin témoignent de l’importance militaire de la ville durant l’Antiquité tardive. Plus tard, le célèbre géographe andalou Al-Bakri a décrit une cité élégante, bâtie en pierre, avec un château, des vergers, des forêts, et surtout une source au cœur de la ville.

La conquête islamique a également laissé son empreinte. En l’an 666, la ville est prise par les troupes du calife omeyyade Abd Al-Malik : la cité est alors pillée et ses habitants réduits en esclavage.

Plus tard, le séisme du 9 octobre 859, dont l’épicentre se trouvait dans la région de Kairouan, a laissé des traces visibles sur les structures antiques d’Aïn Djeloula : certaines façades présentent encore des fissures et décalages témoins de cette catastrophe naturelle.

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