Aziza Othmena et sa tourba
Par Zaher Kammoun
Née à Tunis en 1606, dans une richissime famille de la noblesse turque, Aziza Othmena, de son vrai nom Fatima, incarne aux yeux des tunisiens, un modèle de générosité et de dévouement aux autres, ce qui lui valut le surnom de Aziza, ce qui signifie « la chérie » en arabe. Petite fille d’Othmen Dey (1594-1620), qui était l’un des participants de la conquête ottomane de la Tunisie, Aziza Othmena consacre sa vie et sa fortune à soulager les pauvres et les invalides.
Dès son plus jeune âge, elle s’intéresse aux sciences religieuses. Bien que vivant dans le luxe de l’aristocratie turque, elle néglige les tentations mondaines pour se consacrer à la méditation et remplir son devoir de charité.
De retour d’un pèlerinage à la Mecque, elle commence à affranchir sa suite d’esclaves avant d’utiliser son immense fortune au profit d’œuvres pieuses et humanitaires. On lui reconnait notamment le financement d’un hôpital à Tunis et de dispensaires, le rachat de soldats musulmans faits prisonniers ou esclaves, ainsi la constitution des trousseaux de mariage de centaines de jeunes filles d’origine modeste ou la circoncision d’enfants pauvres.
Morte en 1669, c’est tout un peuple qui pleure la perte d’une princesse au cœur noble et d’une bienfaitrice exemplaire.
La tourba
La tombe d’Aziza Othmena se trouve dans sa tourba située au fond de l’impasse Ech Chamaiya dans la médina de Tunis. On peut accéder aussi à la tourba de la Zaouia Sidi Ben Arous (un paravent en bois sépare ces deux monuments).
Le bâtiment comporte deux coupoles sous lesquelles s’alignent les tombes de ses proches. Les murs sont ornés de faïence polychrome et de plâtre sculpté.
Dans son testament, Aziza Othmana fait part de son souhait de voir des fleurs — roses, violettes et jasmin suivant les saisons — déposées sur sa tombe.
Galerie photos
Source :
- Destination Tunis et environs