Les thermes d’Antonin à Carthage

Par Zaher kammoun

Les thermes d’Antonin de Carthage constituent l’un des plus importants édifices de l’Afrique romaine, plusieurs fouilles ont  été faites surtout les fouilles après la deuxième guerre mondiale et les fouilles de l’UNESCO entre 1980  et 1988

En 1953, un décret déclare que la zone qui englobe les thermes d’Antonin et plusieurs autres vestiges est devenue un parc archéologique

Ces thermes sont construits au 2^ème siècle après J.C sous les règnes des deux empereurs Hadrien et Antonin. La durée des travaux était de 17 ans (de 145 à 162 après J.C)

Reconstitution des thermes

Les thermes s’élèvent au bord de la mer sur une longueur de 300m au pied de la colline de Bordj Djédid. Ils se classent troisièmes de point de vue grandeur dans l’empire romain après les thermes de Caracalla et les thermes de Dioclétien à Rome

Aujourd’hui on ne peut voir que le sous sol des thermes et quelques pièces archéologiques comme des énormes pans de murs effondrés, des blocs de marbre et de granit, des chapiteaux…

Une colonne de granit

Le sous sol était occupé avant par des réserves pour le combustible, l’huile et les parfums, des magasins et des chaufferies

Le premier étage aujourd’hui effondré, formait avant les vrais thermes. Il était divisé en deux parties égales et symétriques. Le corps central du bâtiment était formé du frigidarium (la salle froide), le tepidarium (la salle tiède)  et le caldarium (la salle chaude). De part et d’autre, plusieurs salles se succédaient autour des palestres utilisées par les romains pour faire le sport

Une colonne a été remise en place pour mettre en valeur la grandeur des thermes. Le sommet de cette colonne constituait le départ de la coupole centrale qui se dressait ainsi à plus de 30 m de hauteur

La colonne mise en place

Ces thermes étaient alimentés par de grandes citernes contenant de l’eau apportée de Zaghouan à travers un aqueduc de 132km de longueur

L'aqueduc de Zaghouan

Les thermes d’Antonin ont perdu d’importance à la fin de l’empire romain. A la fin du 4^ème siècle et au début du 5^ème siècle, les grandes voutes du frigidarium s’écroulaient. Pendant l’époque byzantine, les thermes furent réaménagés et prirent des dimensions plus modestes. Les sous sols des thermes ont été transformés en ateliers de tailleurs de pierres

Le plan initial des thermes

Les thermes possédaient un plan parfaitement symétrique. Un premier espace de forme octogonale formait le Caldarium dont le diamètre est supérieur à 20m. Il est formé de cinq piscines rectangulaires. Cette salle était encastrée par de petites salles de part et d’autre : une étuve, un destrictarium, une piscine chaude, un vestiaire… Presque tous les espaces sont de forme octogonale ou hexagonale et surmontés de coupoles

Le plan des thermes

A l’arrière du caldarium,  se trouvait le caldarium et la salle la plus vaste des thermes : le frigidarium qui couvrait 1034m2. Ses colonnes de granit avaient un diamètre d’environ 1,45m

Dans le prolongement axial de la salle froide, on trouvait  une grande piscine à ciel ouvert.

La reconstitution des thermes

Le centre de chaque aile gravitait autour d’une grande palestre, cour carrée bordé de portiques, en relation directe avec le corps principal des bains et à laquelle étaient accolés le gymnase et des pièces annexes

Les latrines des thermes

Ces latrines se trouvent près des thermes, elles s’organisaient en deux vastes hémicycles d’un diamètre d’environ  35m accolés l’un au portique nord ouest, le second au nord est. Celui du nord ouest est pavé de mosaïques. On a estimé à environ une centaine, le nombre de sièges de marbre dans chacun de ces latrines

Les latrines

L’ornementation

Avant, ces thermes abritaient des statues, des mosaïques, des éléments structuraux sculptés…

Aujourd’hui on peut voir sur site des chapiteaux, des fragments de corniches sculptés… Plusieurs éléments étaient importés de la Sicile, de l’Italie et même de la Grèce

D’autres pièces sont exposées aujourd’hui dans les musées comme les deux piliers hermaiques sculptés dans le schiste noir veiné de blanc exposés aujourd’hui dans le musée du Bardo

D’autres éléments architecturaux se trouvent aujourd’hui dans les mosquées du Kairouan et de Zitouna à Tunis, dans les maisons de la médina de Tunis mais aussi dans les cathédrales de Pise, de Gênes et en Turquie

Sources

• Promenade archéologique à Carthage AMVPPC
• Carthage, le parc des thermes d’Antonin, ANP
• Carthage, histoire, monuments, art