Kébili et ses environs

Par Zaher Kammoun

Kébili

Kébili, située dans le sud de la Tunisie, était autrefois connue sous le nom de Nefzaoua. Son histoire remonte à la préhistoire, comme en témoignent des vestiges découverts dans la région d’Aïn Brimba. Des fouilles ont également mis au jour des traces de présence romaine. La ville était aussi appelée « Telmin » .

Ancienne Kébili قبلي القديمة

Origine du nom

Le nom « Kébili » — ou « Qébili » en arabe — pourrait dériver du latin capella, signifiant « chapelle » ou « lieu de prière », ce qui expliquerait le lien avec sa grande mosquée .

Fluctuations, abandon et création de la ville moderne

Ancienne Kébili a connu des périodes de prospérité, mais aussi des périodes de déclin. Elle fut détruite deux fois : d’abord au milieu du XVIIIᵉ siècle par les troupes des beys, puis en 1857 sur ordre de Hammadi Ben Belkacem, le khalifat de la région.

Après la colonisation française, une nouvelle ville (le “Souk el-Beyaz”) fut construite à environ deux kilomètres de l’ancienne cité. Elle accueillait l'administration, le marché, l’école, le dispensaire, etc. Les habitants progressèrent vers ce nouvel espace jusqu’aux années 1990 .

L'ancienne Kébili

L'ancienne Kébili est établie sur une plaine oasienne d’environ 300 hectares, proche d’une palmeraie. Sa fondation est généralement attribuée à Abdallah Bouzid Al‑Mahmoudi, qui aurait choisi ce lieu avec soin .

Architecture et défense

Les maisons étaient construites densément, sans ouvertures visibles depuis l’extérieur, formant ainsi un rempart naturel. L’accès se faisait par six portes : Bab el‑Bouedi, Bab ez‑Zaouia, Bab es‑Chbabek, Bab Ertena, Bab Errahba et Bab es‑Souk. Autour de la ville courait un fossé rempli d’eau jusqu’en 1903, année où il a été comblé et transformé en voie circulaire .

Ancienne Kébili قبلي القديمة

Organisation urbaine

Au centre se trouvaient la grande mosquée, la demeure du gouverneur (Dar Ben Hamza) et la place du marché (Errahba). De là, partaient les rue principales vers les quartiers résidentiels. On y trouvait aussi des espaces appelés "rḥayibât" (comme Rḥayba ed‑Draola, Rḥayba el‑Khwaldîya et Rḥayba el‑Mnâsara) .

Des “sabbâṭât” recouverts de troncs et de palmes de dattiers, telles que Portâl el‑Mnâsara, Portâl Hamed et Portâl Bel‑Rajab, protégeaient l’intérieur .

Habitat traditionnel

Les habitations, simples et rectangulaires, comportaient une cour centrale entourée de pièces : cuisine, toilettes, abri pour animaux. L’entrée menait à une “sqîfa” voûtée, avec parfois un dépôt attenant. La "dar" (pièce principale) se subdivisait en trois espaces : à droite les "dekka" pour les enfants, à gauche la chambre des parents et au centre un espace de tissage et de repas. Certaines maisons comportaient un étage .

Matériaux de construction

On utilisait des pierres (grosses et petites), du plâtre, du bois de palme, des palmes et de la chaux. Les portes étaient souvent faites en bois de palme .

Monuments religieux

Autrefois, il y avait cinq mosquées à Kébili ancienne au XIXᵉ siècle, mais seules deux subsistent aujourd’hui :

1. La grande mosquée, située en plein centre, comprenant : la salle de prière, la cour et le lieu d’ablutions. Elle a été restaurée en 1943 et conserve des colonnes datant de l’époque romaine. Son minaret ancien était construit en pierres romaines sur une base carrée .

2. La mosquée Chobbek, dans le quartier ouest, appelée aussi la “mosquée des fenêtres” .

On trouve aussi plusieurs “zawiyas” comme Sidi Ben Issa, ‘Abd al‑Qadir al‑Jîlânî et Sidi Ali Badr addîn .

 

Douz

Douz, située dans le gouvernorat de Kébili, est une oasis au sud de la Tunisie, surnommée la « porte du Sahara ». À environ 500 km de Tunis et 30 km au sud de Kébili, elle marque la transition entre les zones cultivées et les grandes étendues désertiques du Grand Erg oriental.

قبلي Kébili

La ville est aussi célèbre pour sa culture saharienne traditionnelle : élevage de dromadaires, artisanat, poésie bédouine et costumes traditionnels y occupent une place importante.

Le marché de Douz

قبلي kébili

Le Musée du Sahara de Douz

Musée du Sahara de Douz

Construit en 1997, le musée de Douz est l’un des derniers musées édifiés en Tunisie. Il présente une collection de pièces et d’œuvres en relation avec le Sahara.

Les thèmes présentés dans le musée sont:

  • La faune et la flore
  • Les civilisations oasiennes et nomades et les tribus : Ouled Yakoub, les mrazigues, les Sabria, les Adhara et les Ghrib
  • Les tissages
  • Les bijoux
  • Les techniques de tatouage féminin et les significations
  • Le dromadaire, et les techniques de marquage
  • Le chevalin
  • La tente nomade au Sahara
  • Les vêtements masculins et féminins du Sahara

 

Golaa

El Golâa (arabe : الڨلعة), qui signifie « citadelle » ou « forteresse » en français, est un village situé dans le sud-ouest de la Tunisie, à deux kilomètres au nord de Douz, dans la région du Nefzaoua. Placé au sud-est du Chott el-Jérid, ce toponyme est commun dans plusieurs régions d’Afrique du Nord. Le village actuel s’élève sur les ruines d’un ancien établissement, dont les vestiges ont été en grande partie détruits par les nouveaux habitants qui y ont trouvé une source de matériaux pour leurs propres constructions.

Source :

  • Musée du Sahara de Douz de Mohamed Moncef Mhalla (AMVPPC)

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