Les mosaïques d’Acholla (Botria) à Sfax

Acholla est une cité antique punique puis romaine située sur la côte, à 45 kilomètres environ au nord de la ville de Sfax, au lieu désormais dénommé Boutria.

Ce site archéologique à donné plusieurs pavements de mosaïques. La plupart de ces mosaïques sont trouvées dans les grands thermes de la cité(2ème siècle après J.C) et exposées aujourd’hui dans la salle Boutria au musée du Bardo

Voila quelques unes:

Le pavement de triomphe de Dionysos d’Acholla

Ce pavement a été trouvé dans un établissement thermal à Acholla (Henchir Botria) à Sfax appelé les thermes de Trajan. Il est datable de 120-130 après J.C

Cette mosaïque est composée de plusieurs frises concentriques encadrant une bande médiane. Au centre, on trouve un tableau carré où figure le triomphe de Dionysos

C’est la plus ancienne apparition de Dionysos en Afrique. L’équipage divin est représenté traversant diagonalement le champ. Ce dieu apparaît debout sur le char attelé à deux centaures lancés au grand galop. Il est muni d’un long thyrse et d’un cratère d’or. Il est vêtu d’une longue robe féminine, qui laisse nue l’épaule gauche. Un voile gonflé par le vent forme comme un nimbe cosmique au dessus de sa tête

Détails

Les deux centaures, un jeune et un vieux tiennent l’un une torche allumée et l’autre une corbeille remplie de fleurs et de fruits

Dans la bande médiane de part et d’autre du tableau central, se trouve deux médaillons circulaires figurant des bustes de femmes symbolisant les Saisons : on identifie l’hiver et le printemps. Les deux autres saisons n’existent plus. Le reste de la bande centrale est constitué d’un décor formé de rinceaux de végétaux auxquels se mêlent des grotesques et des sphinx adossés

Le long des quatre cotés du pavement court une frise où sont représentées diverses scènes marines à caractère fantastique : on voit des néréides nues ou à moitié vêtues assises sur le dos de monstres marins ayant des têtes de chevaux, de dragons ou de griffons, des ichtyocentaures maitrisant d’autres monstres marins et des Amours chevauchant des dauphins ou des panthères marines

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

La mosaïque de Jupiter d’Acholla

Cette mosaïque datée du 120-130 après J.C est trouvée dans les thermes de Trajan d’Acholla à Sfax

C’est la seule représentation de Jupiter en Afrique romaine. Jupiter est un dieu de la triade capitoline : Jupiter, Minerve et Junon et considéré comme le roi des dieux en mythologie romaine

La coupe de la barbe et les traits de visage de Jupiter sont empruntés à l’empereur Hadrien, sous le règne duquel a été construit l’édifice thermal d’où provient le pavement

Le roi des dieux est flanqué à gauche par le buste de Minerve et à droite, sans doute par celui de Junon, aujourd’hui détruit

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

Le pavement du cortège marin d’Acholla

Cette mosaïque datée du milieu du 2^ème siècle après J.C (probablement sous le règne d’Antonin le Pieux), a été trouvée dans un établissement thermal appelé les thermes du thiase marin à Acholla (Henchir Botria, Sfax)

Ce pavement illustre un cortège marin comportant une seule Néréide figurée assise en amazone sur le dos d’un monstre marin. Son corps, vu de trois quarts, est recouvert d’une draperie qui laisse entièrement nu tout le buste. Sur sa tête est posée une couronne végétale

La monture – un centaure marin, à la queue ondulée et dressée à la verticale- a un torse athlétique, orné d’une guirlande de vigne portée en bandoulière. Son visage est entouré d’une chevelure abondante d’où sortent deux pattes de homard. Il tient de la main droite une torche allumée et de la main gauche un panier

Précédant ce centaure, un monstre apparenté guide, en le tenant par la bride, un cheval marin qui le devance

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

La mosaïque d’Asinius Rufinus d’Acholla

Ce pavement daté avec précision de l’année 184 après J.C a été trouvé dans une riche demeure d’Acholla où fut trouvée une base inscrite, donnant le nom de son propriétaire : le sénateur Asinius Rufinus, consul sous Commode (180-192 après J.C)

Ce pavement montre à l’intérieur de médaillons dessinés par des guirlandes entrelacées et des couronnes végétales, des figures humaines, animales ou monstrueuses, se rapportant aux travaux d’Hercule

Hercule apparaît au milieu du pavement, debout, le corps nu, muni de la peau de lion, d’une massue et d’un arc

Autour de lui se trouve des créatures redoutables comme le triple Géryon (un monstre à trois bustes, six paires de jambes et trois bras diversement armés), le dieu-fleuve Achéloos, le dragon des Hespérides, l’hydre de Lerne, le cerf d’Oénoé, le sanglier de Prométhée

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

La mosaïque des saisons d’Acholla

Ce pavement daté de la deuxième moitié du 2^ème siècle après J.C, a été trouvé Acholla (Henchir Botria) à Sfax

Il illustre les bustes des quatre Saisons reconnaissables aux attributs végétaux dont elles sont munies

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

La mosaïque funéraire

Ce pavement daté du 5^ème siècle après JC, a été trouvé dans l’area funéraire Nord Ouest du site d’Acholla (Henchir Botria) à Sfax

C’est un portrait funéraire d’une jeune fille (Crescentia, innocens, in pace), habillée d’une dalmatique à bandes verticales, serrée à la taille par une ceinture, la défunte porte un collier. Des oiseaux, roses et cierges allumés encadre l’image héroïsée

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

La mosaïque de Xenia d’Acholla

Ce pavement daté du troisième quart du 2^ème siècle après J.C, a été trouvé dans une maison à Acholla (Henchir Botria) à Sfax

Il illustre des victuailles désignées par le terme xenia : on peut voir des artichauts, des poissons, des crustacés, des volatiles, des antilopes… Mais aussi on voit un lion, un onagre et un âne

Détail

Ce pavement est exposé aujourd’hui au musée du Bardo

Autres pavements

Dauphins, centaure marin et Néréide nue sur un hippocampe. 120-130 après J.C. Les thermes de Trajan. Musée du Bardo

Guirlande de laurier, jambes d’une femme, un homme vraisemblablement et un masque de théâtre. 120-130 après J.C. Les thermes de Trajan. Musée du Bardo

Le dieu Dionysos-enfant chevauchant un tigre. 120-130 après J.C. Les thermes de Trajan. Musée du Bardo

Satyre, Nymphe, centaures, léopards, lions, lionnes, grotesques et panthères. 120-130 après J.C. Les thermes de Trajan. Musée du Bardo

Motifs de type xenia, cadeaux d’hospitalité: volatiles et paniers de fruits. 160-170 après J.C. Maison de Neptune. Musée du Bardo

Lièvre mangeant une grosse grappe de raisin. 2ème siècle après J.C. Maison de Neptune. Musée du Bardo

Scène théâtrale imaginaire. 120-130 après J.C. Les thermes de Trajan. Musée du Bardo

Dauphin et centaure marin, 120-130 après J.C. Les thermes de Trajan. Musée du Bardo

Mer, poissons et Néréides chevauchant des monstres marins. Milieu du 2 ème siècle après J.C. Maison de Neptune. Musée du Bardo

Pavement de fontaine orné d’une tête d’Océan. Une chevelure abondante et une barbe longue entourent le visage dont l’expression est tourmentée. Deux fortes pinces de homard émergent de chaque coté de son front. Autour de cette tête, se disposent des poissons, des monstres marins et une barque que manœuvre un Amour. 2 ème siècle après J.C. Musée du Bardo