Le site archéologique de Thyna à Sfax
Par Zaher Kammoun
Le site archéologique de Thyna ou Thina est situé au sud de Sfax à 10 km de la médina
Histoire
Le nom de la ville n’a pas pratiquement changé depuis l’antiquité : Thainat à l’époque punique, Thaenae à l’époque romaine puis Henchir Thyna ou Thyna à l’époque moderne. Ce toponyme serait d’origine libyque
Thyna pouvait être un comptoir commercial pour les phéniciens comme la plupart des villes côtières tunisiennes.
On a trouvé dans le site plusieurs objets préromains, ces objets ont été inventoriés par Massigli, on a trouvé quelques lampes, quatre monnaies néo-puniques…
Après la chute de Carthage en 146 avant J.C, l’empire romain essaya d’étendre sa surface en Tunisie. Selon Pline, Thyna était le point extrême de la fosse séparant l’Africa Vetus de l’Africa Nova
Elle devenait une ville libre à l’époque d’Auguste et une colonie pendant l’époque d’Hadrien en 128. Sa prospérité était enregistrée surtout de la fin du 2ème siècle après J.C au début du 4ème siècle après J.C grâce à l’essor de l’oléiculture mais cette ville demeura importante jusqu’au 7 ème siècle après J.C. Les sondages de 1986, ont montré l’importance de la ville dès le 4ème siècle avant J.C.
Cette cité s’appelait avant : la col(onia) Ae(lia) Aug(usta) Merc(urialis) Thaenit(anorum), cette appellation a été trouvée dans une inscription de Rome datée de 321 après J.C. Elle était mentionnée par Iulius Honorius, Pline et Strabon
Parmi les gouverneurs de Thyna Q. Aradius Valerius Proculus signo Populionus du 13 Mars au 21 Aout 321. Il était aussi le gouverneur d’Hadrumetum, Cululi, Zama Regia, Mididi et Civitas Faustianensis (des villes de la Byzacène)
Deux évêques (une catholique et l’autre donatiste) participaient au séminaire de 411. Parmi les évêques connus : Eucratius en 255, Felix en 641, Latonius en 411, Pascase en 482, Pontien en 482, Securus en 411
Les édifices du site ont été ensuite utilisés comme carrière pour construire les monuments de la médina de Sfax et les maisons des riverains et le site a été abandonné
Une carrière de l’île Gremdi à Kerkennah fournissait de la roche pour bâtir plusieurs édifices à Thyna. Les dimensions des blocs de Thyna sont les mêmes de Gremdi
Le site
Le site possède une surface de 83ha, il est entouré d’une de remparts longs de 3500 m
Les premières fouilles ont été faites en 1904, suives d’autres campagnes surtout en 1960 et 1986, ces fouilles ont permis la découverte de plusieurs vestiges, mais on n’a pas encore identifié le forum du site
Les classements et les fouilles des monuments du site :
- Les thermes privés de la rotonde près de la route de Sfax-Gabès parés de mosaïques ont été découvertes en 1904 et classées le 1er Mars 1905
- 13 Mars 1912 : les thermes des mois, ils ont été fouillés aussi en 1960
- De 1905 à 1910 : la découverte des tombeaux de la nécropole romaine païenne
- 3 Mai 1920 : le mausolée octogonal au km 13 de la route de Gabès
- La porte de Tacape a été découverte en 1948
- Le colombarium a été fouillée en 1948
- Les thermes des pugilistes ont été fouillés en 1953
- La maison des fruits a été fouillée en 1954
- Les petits thermes ont été fouillés en 1955
- La maison Dionysos a été fouillée en 1956
- La maison de l’Océan a été fouillée en 1960
- Les latrines ont été fouillées en 1960
- Les fouilles du cheval ont été faites en 1952
- La porte Taparura a été fouillée en 1950
- Les remparts ont été fouillés en 1950
Quelques documents mentionnent d’autres édifices et fouilles : la nécropole chrétienne près de la porte Taparura, les fouilles de l’éléphant, la maison romaine, le mausolée au nord est de la porte Tacape, une porte dans la partie sud ouest des remparts (qui doit donner sur la mer), les vestiges de l’ancien port punique…
Les édifices
Le phare
Les remparts
Le tracé des remparts est très irrégulier, les photos aériennes ont montré la présence de bastions semi cylindriques accolés aux remparts ou prolongés par une partie rectangulaire en traversant les remparts, comme les bastions sur les cotés des portes. On remarque un intervalle régulier entre les bastions. La longueur des murailles est de 3500 m et l’épaisseur des murailles est de 2 m
Deux portes monumentales mènent vers la ville : la porte de Taparura et la porte de Tacape
Le professeur Frindel a découvert à la porte Tacape, une base d’une statue équestre utilisée comme linteau qui porte une inscription d’un centurion appelé Q. Aemilius Pudens le frère de Q. Aemilius Laetus, le fameux prétorien de Commode et son meurtrier
La porte Taparura empiète sur un colombarium du 2ème siècle
On n’a pas encore pu dater les remparts : L. Poinsot a dit qu’ils datent de l’époque byzantine, alors que Schulten dit qu’ils sont du 3ème ou 5ème siècle après J.C
Une autre porte a été mentionnée en 1908 et mène vers le port
Les demeures privées
Plusieurs maisons ont été fouillées à Thyna comme la maison de l’océan, la maison des fruits, la maison de Dionysos…
La maison de Dionysos
Cette maison présente un plan clair mais on n’a pas encore identifié son entrée. Cette maison a pris son nom grâce à la présence d’une fresque provenant du plafond représentant Dionysos sur une panthère exposée aujourd’hui au musée du Bardo
C’est une maison à péristyle incomplet ne comportant que trois portiques. Deux d’entre eux se prolongent par deux couloirs encadrant le triclinium (la salle à manger)Toutes les salles de la maison étaient pavées de mosaïques dont certaines sont exposées aujourd’hui au musée de Sfax
La mosaïque centrale du triclinium est décorée d’une composition de couronnes de vigne et d’acanthe aux couleurs chatoyantes
On a trouvé dans cette maison deux pavements de mosaïque superposés séparés par une couche essentiellement de chaux et de sable. La mosaïque supérieure est constituée par un fragment de 2,37 m sur 1,76 m. L’encadrement est bichrome noir et blanc. Le champ à fond blanc est animé par des motifs géométriques de différentes couleurs avec diverses nuances (vert, rouge, gris-vert, noir, jaune…). Il s’agit d’un pavement d’époque tardive (fin du 4ème siècle après J.C)
Le pavement inférieur repose sur de remblai. Il est dégradé et mesure 4,4m sur 3,2m. Le décor géométrique est enrichi par des éléments floraux stylisés pour obtenir des formes géométriques. Les couleurs utilisées sont le blanc, le rose, le rouge, le jaune, le vert olive, le gris-vert et le noir
La présence de ces deux pavements peut être du au changement de gouts des propriétaires de la maison
- Mosaïque à décor géométrique et floral. Pavement de la chambre II. Maison de Dionysos. 3ème siècle après J.C. Thyna
La maison d’Océan
Cette maison se trouve près des thermes des mois, elle est séparée de cet établissement thermal par une voie dallée. Les murs de la maison sont construits en moellons plus ou moins équarris. Ils ont conservé une hauteur maximale de 2,07 m à l’est et au sud, de 0,6 m à l’ouest et 2, 3 m au Nord. Les murs devaient être peints. On a trouvé sur la paroi sud un enduit peint sur une hauteur de 0,7 mLe triclinium de cette maison, a livré une mosaïque de thème marin dont le thème essentiel est la tête du dieu Océan placé entre deux amours porteurs de guirlandes. Ce pavement couvrait toute la surface du sol d’un espace rectangulaire irrégulier (5,65/5,6 m sur 5,5/5,4 m). Il est constitué de deux tapis juxtaposés selon un dispositif des triclinia (un tapis en U) à décor ornemental et un tableau central à décor figuré
La mosaïque à décor ornemental est en noir et blanc avec motifs inclus polychromes, on a utilisé le noir, le rouge, le rose, le vert olive et le jaune. Le fond est de marbre blanc
Le tapis central mesure 3,03 m sur 2,08 m, le fond est de marbre blanc. On a utilisé plusieurs couleurs de marbre ; le noir, le rouge, le rose clair, le rose foncé, le rosé de bois, le vert foncé, le vert olive, le brun, le turquoise, le jaune, le bistre, le gris et la pate de verre (orange et rouge). Ici océan placé à l’entrée entouré de deux amours portant des guirlandes et au second plan une mer dans laquelle évoluent des poissons parmi des barques voguant sur les flots
La première barque est occupée par 3 hommes dont deux rameurs assis et le troisième debout. La deuxième barque est aussi occupée par trois personnages mais ils sont tous assis
Un pêcheur à la ligne est situé à l’extrémité supérieure du tableau. Il existe aussi deux dauphins opposés dont un porte un amour musicien
Une multitude d’animaux marins évoluent entre les dauphins : un crustacé, des méduses, deux mollusques (une seiche et un bivalve) et plusieurs poissons (on a pu identifier le loup, le bar, le serran, la dorade, le saurel, le rouget, la torpille ocellée, l’orphie, la murène…)
La maison des Fruits
Partiellement dégagée, cette maison comprend un triclinium, dont le pavement a donné son nom à la maison, et un biclinium, séparés par une salle pavée d'une mosaïque polychrome, à décor ornemental.
Le biclinium, situé à l'Est de la fouille, mesure 5,10 m Est-Ouest 3,77 m Nord-Sud, au côté Est, mais uniquement 3,72 m au côté Ouest. Un pavement couvre toute la superficie de la pièce, est constitué de trois tapis : deux à décor géométrique et le troisième à style fleuri.
La fouille du cheval
C’est une fouille incomplète qui s’étend sur environ 45 m du nord au sud et de 10 à 20 m en largeur. Les murs qui délimitent les pièces sont de dimensions différentes, une seule mosaïque est en place
La pièce la plus intéressante mesure 7 m sur 5,2 m, ses murs s’élèvent encore jusqu’à 1,5 m et l’épaisseur atteint par endroit 1,5 m. Dans les angles des murs, sont creusés de petites absides de 1,4 m de profondeur
Cette pièce s’ouvre au sud par une porte de 2,6 m précédée par deux marches. Vers le nord, le mur fait une sortie saillie vers l’extérieur
Cette fouille a pris son nom grâce à la découverte d’un tronc cassé en deux d’une statue de cheval
La maison d’Orphée
Cette maison se trouve au nord de la ville à 40 m au delà des remparts, elle a été découverte par Mr Dominique Novak en 1911
Une mosaïque d’Orphée a été découverte dans cette maison, elle a été exposée à la municipalité de Sfax et malheureusement détruite au cours de la deuxième guerre mondiale.
Elle mesure 5,6 m sur 5,2 m et représente au centre, Orphée à figure féminine vêtu d’une tunique et d’un ample manteau, assis sur un rocher au pied d’un arbre et jouant la lyre. Plusieurs animaux sont représentés autour d’Orphée : naja, crocodile, lièvre, cigogne, sanglier, oiseaux, ours, corbeau, perroquet, lion, vipère, chacal, bouquetin, mouton, panthère, taureau, singe, autruche, tigre, tortue, flamant ?, cerf, loup, panthère, un animal non identifié
Autres maisons
D’autres maisons ont été fouillées à Thyna comme la maison II romaine ornée d’une mosaïque polychrome et la maison de l’éléphant (deux pièces seulement dégagées)
La maison romaine:
Les thermes
Les thermes des mois
Cet établissement thermal est l’édifice le plus conservé du site. Il a pris son nom grâce à la présence d’une mosaïque fragmentaire représentant les mois de l’année. Elle a conservé les quatre mois : Janvier, Février, Décembre et Avril. Cette mosaïque a été trouvée dans le caldarium des thermes
Le monument s’élève à 1,3 m au dessus du niveau de la rue pavée qui longe ses façades Nord et Est. Il est de forme quadrilatère de 31 m de longueur et 29 m de largeur. On a pu identifier les espaces caractéristiques des thermes romains : frigidarium, tepidarium, caldarium…
Aujourd’hui la plupart des murs s’élèvent de 3 à 5 m. L’appareillage est celui désigné par Opus Incertum (les murs est constitués par des moellons irréguliers en calcaire friable fixés par du mortier de chaux). Ces murs sont équipés de cheminées et d’éléments en terre cuite pour créer la température intérieure désirée.
La plupart des salles étaient surement couvertes par des voutes d’arête et des voutes en berceau : le départ des voutes apparait par endroits ; les murs ont une épaisseur toujours assez considérable et présentent parfois des décrochements en outre, on a trouvé aussi plusieurs fragments de voûte
Les terrasses étaient planes et avaient la fonction d’impluvium. Ils alimentaient en eau les bassins réservoirs et la citerne. Les fenêtres étaient fermées par des plaques de gypse translucide de 3 à 4 cm d’épaisseur pour éclairer les salles sans perte de chaleur
Un escalier de 4 marches donnait accès à un premier vestibule, remanié à une époque tardive. Le plan d’ensemble des thermes est bien clair : les salles chaudes sont groupées à l’ouest et les salles froides sont réparties à l’est.
Le frigidarium est la salle la plus importante de 10 m de longueur et 6 m de largeur que complètent un bassin semi circulaire alimenté d’eau tiède se trouvant dans l’angle nord-ouest et une piscine rectangulaire à portiques latéraux se trouvant à l’est
Une vaste baie donne sur la palestre d’où l’on accède d’une part à l’apodyterium, d’autre part à deux grandes pièces, sans doute des salles de repos. Derrière le vestibule d’entrée, une petite chambre a été réaménagée et isolée à une époque tardive.
Le secteur des salles chaudes a subi d’importants remaniements. Au premier stade de la construction, il se composait de quatre salles placées en enfilade et toutes établies sur hypocaustes. Le tepidarium, couvert d’une voûte d’arête, comportait, à l’origine, trois portes qui communiquaient avec le frigidarium, la salle chaude voisine et la grande salle de repos. (Cette dernière ouverture à été ultérieurement bouchée). II était éclairé par une large baie donnant à l’extérieur. L’arrivée d’air chaud se faisait par un praeturnium aménagé dans l’épaisseur du mur ouest, sous la baie; l’évacuation était assurée par six cheminées réparties sur les trois autres parois de la pièce. La salle voisine se présente comme une étuve sèche.
Primitivement, le caldarium était plus petit, le praefurnium était situé dans l’angle nord-est de la pièce et fut bouché lors des réaménagements postérieurs. Dans un deuxième stade, le caldarium a été sensiblement agrandi par l’adjonction d’un alveus d’eau chaude. Un nouveau praefurnium à été installé.
Des latrines luxueuses ont été aménagées au sud-ouest des thermes, lors de l’agrandissement du caldarium. Les sièges, probablement en marbre, ont malheureusement disparu. D’après les traces qui subsistent sur l’enduit des murs, on peut évaluer à 50 cm. la hauteur et à 60 cm. la largeur des sièges. Ces latrines pouvaient accueillir une dizaine de personnes. Une rigole en U contournait la salle et assurait l’évacuation des eaux sales. Un lavabo, dont, le socle mouluré est encore en place, était adossé au mur du fond, dans 1’axe de la salle.
La décoration
Les murs des thermes étaient soit revêtus de plaques de marbre polychromes soit peints. Les voutes étaient aussi décorées de fresques. Dans certains endroits on voit plusieurs couches de fresques à cause des entretiens au cours du temps. Les fresques les plus anciennes sont les mieux réussies : les couleurs, vert foncé et ocre rouge, appliquées sur un enduit parfaitement lisse et d’un grain très fin ont résisté au temps.
Des fresques ornaient le frigidarium, notamment autour des bassins représentaient une femme versant un liquide qui coule d’une amphore, farandole de jeunes-filles brandissant des épis ou des palmes, médaillons circulaires enfermant une figure féminine. Les fresques de seconde main étaient plus simples : motifs géométriques, guirlandes, frises à décor végétal, panneaux à décor architectural en trompe-l’œil, imitation de parements en marbre
Le sol des thermes était de pavé de mosaïques à décor géométrique et floral. La piscine était ornée d’une série d’embléma à sujets mythologiques : néréides, amours chevauchant des dauphins. Un très beau voilier, entouré de dauphins et que survole un amour ailé porteur d’une guirlande, figurait le seuil de la piscine
On a trouvé au laconicum un trésor de 320 pièces de monnaies, pour la plupart frappées sous Maxence : 182 exemplaires de Rome et 98 d’Ostie
Cet établissement thermal était encore utilisé au 4 ème siècle après J.C
En fouillant les Thermes des mois, Mr Fendri a trouvé une série de lampes sur lesquelles étaient figurés les bustes affrontés de Sérapis et d'Isis, indice archéologique qui vient confirmer la survivance prolongée des cultes orientaux, en particulier dans les cités du Sud Tunisien comme Gigthis
Un pavement représentant un amour chevauchant un dauphin et un autre amour cramponnant au dos d’un dauphin qui l’emporte à vive allure. Ces deux pavements ont servi à décorer le pourtour d’une piscine. 4ème siècle après J.C
Les grands thermes de Thyna
Les Grands thermes ou les thermes d'Arion ou les thermes de la rotonde est un établissement thermal qui se trouve à une vingtaine de mètres au nord-ouest des traces d’un cirque. Il a été partiellement dégagé en 1904. Les salles étaient pavées de mosaïques (la plus connue est celle du sol du frigidarium dont le motif central représente Arion assis sur un dauphin). Seules les latrines en forme de U, sont identifiables.
Ce complexe thermal comprend deux bains, au sud des grands thermes, des locaux constituent un petit édifice complet et indépendant. Cette composition finale fait penser à la présence de bains pour hommes et de bains pour femmes.
Ces bains sont caractérisés par des formes courbes d’un grand nombre de salles et la présence d’un itinéraire. Ce complexe possède une surface de 1300 à 1400 m2 avec un frigidarium qui n’atteint pas 80 m2. Les dimensions de cet établissement sont de 50 m sur 40 m environ
La salle des bains froids est implantée selon un plan circulaire (10 m de diamètre) qui implique sans doute une coupole. Elle est flanquée de trois piscines disposées selon un schéma cruciforme et séparées par deux locaux de plan circulaire (4,06 m de diamètre au nord et 4,35 m à l’est). Ces derniers mettent en relation le frigidarium avec les autres salles froides
Le circuit principal des salles chauffées comprend quatre salles. On a identifié le caldarium relié le frigidarium par un tepidarium. D’autres salles ont été découvertes dans les thermes comme le laconicum et le destricatrium
Les petits thermes constituent un centre de bain complet malgré ses petites dimensions. On a découvert des latrines en commun avec les grands thermes, un frigidarium de 6,1 m sur 3 m qui comprend une piscine au sud et probablement une au nord, un petit tepidarium d’entrée et de sortie (2,7 mX1,6 m). Deux salles chauffées sont une de 2,35 m coté possède un bassin (c’est le caldarium) et la seconde de 3,35 m sur 2,35 m peut être le laconicum-destrcitarium
Les pavements des thermes
- Une mosaïque découverte en 1904, a été déposée pour paver l’ancien bureau du président de la municipalité de Sfax. C’est une mosaïque géométrique polychrome composée d’hexagones et de cercles. On voit aussi des motifs végétaux comme des fleurons, des pétales, une fleur de lys Les couleurs utilisées sont le blanc, le noir, le rose, le rouge, le jaune, l’olive et le turquoise. Les tesselles sont toutes en marbre
- Une mosaïque figurant des torsades dessinant, autour d’un carreau central hui médaillons circulaires de tailles variées, les plus grands aux angles contiennent chacun un amour ailé monté sur un cheval au galop et symbolisant une saison reconnaissable aux attributs qu’elle porte. En bas l’automne et l’hiver, au dessus le printemps et l’été (détruit). Ce pavement date du 3ème siècle après J.C
- Une mosaïque de tête de méduse entourée d’une égide dont les écailles sont rendues par un assemblage de losanges de couleurs variées. 3ème siècle après J.C
- La mosaïque des pugilistes de Thyna: Cette mosaïque trouvée à Thyna (Sfax) dans le caldarium des grands thermes date du 3ème siècle après J.C. Elle montre des phases successives d’un spectacle de lutte.Cette mosaïque est constituée de 3 registres :Dans le premier registre, une palme et deux couronnes végétales sont placées sur une table à pieds finement sculptées : ce sont les prix attribués aux vainqueursLe deuxième registre montre 4 athlètes musclés. Deux de ces athlètes sont déjà en actionLe troisième registre montre 4 autres athlètes qui font la lutte deux à deux
- Deux fragments de la grande mosaïque circulaire représentant à l’origine au centre Arion monté su un dauphin et tout autour des médaillons hexagonaux formés par 6 poissons, des scènes mythologiques : Ulysse et les sirènes, Léandre traversant l’Hellespont pour rejoindre Héro. Dana et son fils Persée, Dédale, Venus Anadyomène dans une conque ou dans une barque, Europe sur un taureau marin, Tritons, Néréides, Amours pêchant ou chevauchant des monstres marins, des scènes fantaisistes de style alexandrin : cochers conduisant des biges attelés de dauphins, pêcheurs de tous genres. Toutes les scènes se rapportent au thème de la mer. Ce pavement datant de la fin du 2ème siècle ou du début 3ème siècle après J.C a été découvert au frigidarium. La mosaïque d’origine est composée de 60 médaillons hexagonaux
- Une mosaïque à décor géométrique composé de torsades entrelacées délimitant des médaillons entourant au centre un tableau figurant un lion portant un collier. 3ème siècle après J.C
- Une mosaïque représentant deux pêcheurs tirant un filet. Le frigidarium. 3ème siècle après J.C
- Neuf médaillons circulaires alternant avec des palmettes et des rinceaux à motifs géométriques. Dans chacun est figuré un masque. Fragment de la mosaïque qui décorait la salle principale du tepidarium des grands thermes de Thyna. Fin du 2ème siècle après J.C
- Partie d’une grande mosaïque décorative à torsades circulaires enchevêtrées. Deux médaillons étoilés. A gauche Narcisse se mirant dans la source et à droite Amphitrite chevauchant un monstre marin. Galerie centrale du caldarium des grands thermes de Thyna. Fin du 2ème siècle après J.C
Le reste du pavement se trouve dans le musée du Bardo
Fragment d'un pavement de Thyna daté du 3ème siècle après J.C. Médaillons hexagonaux renfermant, l'un, Diane au bain surprise par Acéton, l'autre Hylas puisant l'eau à la source des Nymphes.
Les thermes des pugilistes ou les petits thermes du sud Est
Ces thermes se trouvent au sud Est de la ville à 150 m des murailles. Une mosaïque représentant deux pugilistes au combat a donné le nom à cet établissement thermal qui mesure 27 m sur 21 m (300 m2). Ce sont des thermes semi symétriques avec dédoublement des salles froides de part et d’autre de l’axe principal et un bloc unique des salles chaudes. Le frigidarium mesure 6,2 m sur 5,9 m, il est équipé de deux bassins disposés à l’ouest. Il communique avec une autre pièce équipée d’un bassin froid
Les salles chauffées sont au nombre de 4 et se trouvent au nord
Une grande mosaïque exposée aujourd’hui au musée de Sfax, est divisée en trois panneaux : une chasse artificielle se déroulant dans un amphithéâtre, un chasseur vêtu d’une courte tunique et brandissant un lasso est opposé à des ours, au milieu d’un décor végétal fait de vigne et de millet, un taureau bondissant la tête inclinée vers l’avant d’une manière menaçante, un cheval s’élançant d’une souple détente et regardant derrière lui d’un air effrayé. 4ème siècle après J.C
Scène marine d’origine alexandrine représentant, dans un décor géométrique, deux Amours pêcheurs montés sur une barque. 3èmesiècle, cette mosaïque a été trouvée complètement couverte par une autre plus récente.
osaïque à décor géométrique représentant à l’entour des rinceaux de feuilles d’acanthe combinés à des figures d’animaux et d’oiseaux. 3ème siècle après J.C
Les thermes d’Esculape
Les thermes d’Esculape ont été trouvés à quelques mètres au nord des thermes des mois. Cet établissement thermal a pris sont nom grâce à la présence d’une statue acéphale d’Esculape
Le frigidarium était pavé par une mosaïque illustrant des écailles polychromes et des carrés disposés en diagonale sur le cadre. Dans la partie méridionale se trouve un bassin avec des parois et l’extérieur de la murette recouverts d’une mosaïque à motif floral. On a aussi identifié les autres parties des thermes : le tepidarium et le caldarium
La cité des morts
La nécropole
La nécropole de Thyna est classée comme monument historique, malheureusement il ne reste rien de cette nécropole aujourd’hui. Mais on peut voir aujourd’hui quelques témoignages dans le musée archéologique de Sfax : des urnes, des cippes, des mosaïques funéraires…
Des fouilles ont été faites en 1892 par M. le vicomte de l’Espinasse-Langeac, une vingtaine de tombeaux ont été fouillées. Ce sont du genre appelé columbarium à cause des niches que renfermait la chambre funéraire dont ils se composaient. On voit un columbarium à un seul étage renfermant 4 loculi, un columbarium à deux étages de six niches chacun, un autre en forme de cippe à quatre niches, un columbarium carré en grand appareil et à niches nombreuses et voutées. Les niches varient de 4 à 26. La chambre mortuaire est généralement carrée et voutée et revêtue d’une sorte de plâtre ou d’enduit, de 1,5 m à 1,8 m d’hauteur. Les murs sont épais de 0,75m. Tout autour les niches centrées ou carrées portent des urnes funéraires avec tout le mobilier. Le mode de sépulture varie, l’incinération est générale mais on voit aussi quelques squelettes conservés dans leur double lit de chaux vive. Dans les tombes on trouve les cippes au centre desquels on trouve les urnes funéraires, mais un autre mode existe : une grande jarre remplies d’ossements calcinés, le col est parfois bouché par un bouchon de plâtre ou de ciment, est couverte par des dalles constituées de tuiles en terre cuite. On a trouvé au cours de fouilles des urnes, des plats, des patères, des flacons, des miroirs, des lampes, des objets en bronze, des perles de colliers et quelques rares pièces de monnaies et d’inscriptions parmi lesquelles une inscription intacte sur une grosse pierre grisâtre :
D.M.S
IVLIO LVCRI
NO FRATRI
IVLIA VICTORI
NA PIA BBAIV
SOROR. FEC.
Cette fouille a permis la découverte de 21 lampes avec des sujets différents:
- Guerrier à droite bandant un arc
- Victoire à droite accrochant un bouclier à un arbre
- Amour ailé debout à droite
- Femme debout tenant un enfant dans ces bras
- Femme assise à droite. Contremarque ACRI
- Mars (ou la Valeur) casqué debout à gauche tenant le buste et le bouclier
- Femme dans un char trainé à droite par deux griffons
- Dauphin à gauche. Contremarque fruste
- Dauphin à droite, derrière, un palmier. Contremarque CIVN…C
- Bouc courant à droite
- Guirlande de feuillage
- Feuille de vigne et grappes de raisin
- Grènetis grossier à trois rangs
- Grènetis plus fin à cinq rangs
- Disque avec traces de peinture noire. Contremarque : CROMTTO
Une communication a été publiée par M. le vicomte de l’Espinasse-Langeac en 1898, mentionne d’autres mobiliers funéraires découverts dans la nécropole : des débris de miroir aux bords pointillés ou lignés, trois bracelets en torsade et un autre avec fermoir, formé de deux nœuds le tout en bronze, trois épingles à cheveux de femme avec tête en boule et en ivoire, deux fragments de masque en terre cuite, quelques monnaies, une statuette en terre cuite brisée en trois morceaux, une plaque de marbre blanc avec cette inscription :
D M S
M IVLIVS CHRES
TIOQVIET VINCEN
TIVS VIX AN III NVII
D.V
Une stèle en marbre blanc à fronton :
D M S
IVLIA
FATALI
A . VIXIT
A . N . XLV
Entre 1900 et 1914, les soldats de la garnison française ont fouillé la nécropole qui a la forme d’un rectangle de mille mètres de long sur deux cents de large. Les tombes et les mausolées sont d'un style qui ressemble à celui des monuments sépulcraux de Pompéi
Dans le magazine l’Afrique du Nord illustrée en 1935, on a parlé de la nécropole : deux nécropoles ont été découvertes, dans une de ces deux nécropoles se trouvait un autel à sacrifices. Son escalier qui donnait accès à sa plate forme était en bonne état. Toute une agglomération de tombes l’entourent ainsi que des citernes
La nécropole de Thyna nous a livré des épitaphes portant des noms de défunts qui ont des consonances orientales comme IVLIA ALEXANDRINA, MARCUS IVLTVS SVRIACVS
Un mausolée fouillé par Mr Fendri était entièrement recouvert, d'un enduit stuqué blanc d'une grande finesse; les colonnes qui flanquaient les quatre niches offrent des types différents : les unes sont cannelées, les autres torsadées ou lisses.
Le cimetière de Sfax contient infiniment plus de tombes d'enfants que de tombeaux d'adultes
La nécropole a fourni des dizaines de lampes, de la verrerie, des stèles, des inscriptions funéraires…
Dans un tombeau ont été découverts des fruits : des noix, des figues, des pommes de pin, le tout pétrifié, mais chaque fruit, ayant conservé sa forme particulière et parfaitement reconnaissable. Ces comestibles étaient déposés près des morts, dans les tombeaux, sans doute pour leur permettre de faire, sans souffrir de la faim, le grand voyage vers les délices élyséennes.
D’autres objets sont aujourd’hui exposés au musée de Sfax :
- Urnes cinéraires en poterie tournée contenant des ossements calcinés, stèles à fronton triangulaires portant des inscriptions funéraires païennes comme JULIA RUFINA, prêtresse de Céréres, MARCUS JULIUS SURIACUS
- Plaques où sont gravées des épitaphes de païens : CALPURNIA THEOCLIA et TATIA THARISSA
- 4 ossuaires en terre cuite ayant la forme d’un coffret dont le toit est percé d’une ouverture rectangulaire
- Plaques et stèles funéraires dont une porte le nom de la défuntes CLODIA HADRUMETINA
- Urnes cinéraires en poterie tournée
- Une mosaïque tombale pénienne ornée de guirlandes altérant avec des tulipes et des roses, symboles de félicité
- Une Mosaïque païenne mentionnant Amianthus
- Une Cippe funéraire de forme carrée décoré de chaque face d’un sujet peint : un bateau à voile portant un rameur, un venator derrière lequel bondit un ours, un taureau en furie qui vient de lancer en l’air, d’un coup de cornes un venator blessé et saignant de la cuisse, un venator armé de deux javelots. Le bateau balloté par les flots, représenté sur l’une des faces, évoque les épreuves de la vie et le voyage de l’âme vers le bonheur de l’au delà. Les scènes de chasse représentées sur les trois autres faces signifient la victoire du défunt sur le péché et le vice. 3ème siècle après J.C
- Des objets provenant d’un mausolée de la nécropole : amphores cinéraires surmontées d’auges de libation et de stèles funéraires mentionnant les noms des affranchis dont les sépultures étaient disposées autour du mausolée du maitre. Mobilier funéraire trouvé des dans niches à l’intérieur du mausolée : un verre à pied, des lampes. 2ème siècle après J.C
- Des monnaies de Constantin et de Maximia Daza trouvés dans un remblai à près d’un mètre au dessus du niveau ancien de la nécropole
G.L Feuille a publié un rapport complet sur la nécropole entre les années 30 et les années 40, voila son résumé :
- La nécropole Nord : la plus étendue et le plus fouillée, s’étale sur une longueur de plus de 800m, date du 1er au 3ème siècle après J.C
- La nécropole nord est : elle parait plus ancienne et date du 1er au 3ème siècle après J.C
- La nécropole Nord Ouest : s’étend le long des remparts, elle est très peu fouillée. La plupart des sépultures s’apparentent au type semi cylindrique monoplace
- La nécropole nord ouest extrême : se trouve près de l’amphithéâtre, on y retrouve des tombes semi-cylindriques monoplaces, on trouve aussi un monument octogonal bâti en pierre de gros appareil
La classification des types de sépulture de Thyna:
Type columbarium :
- le columbarium extérieur à un étage
- le columbarium à caveau extérieur
- le columbarium souterrain cylindrique à cippe
- le columbarium à cippe couvrant
- le columbarium semi cylindrique ou caveau monoplace
Type à urne cinéraire protégée
- à massif de maçonnerie
- sous pierre libatoire
- tombe semi cylindrique à urne encastrée
Type à amphore funéraire bipartite
Type à dalles de céramique
Voila quelques mosaïques de la nécropole exposés aujourd'hui au musée de Sfax:
La dalle tombale d’un couple de païens
Ce pavement daté du début du 4ème siècle après J.C est formé de deux panneaux. Il illustre un couple de païens figurés banquetant sur des lits de repos au milieu d’un décor paradisiaque, suggéré par une jonchée. Dans l’un des panneaux on trouve une femme, dans l’autre un homme. Tous les deux élèvent de la main droite un gobelet d’or. Devant le lit, se tient une table à trois pieds
Dans chaque panneau, on voit deux Amours qui cueillent des fleurs et les remplissent dans une corbeille et une Psyché joue de la musique (à la cithare)
Deux épitaphes se trouvent l’un à droite et l’autre à gauche des deux figurent illustrent la formule suivante :
D(is) M(anibus) S(acrum)
(Consacré aux dieux manes)
Avec d’autres inscriptions
Ce pavement a été trouvé dans la nécropole païenne de Thyna
La dalle tombale d’un défunt
Ce pavement daté du début du 4ème siècle après J.C, est formé de deux panneaux:
Le premier panneau illustre un défunt païen figuré banquetant au milieu d’un décor paradisiaque. Près du défunt se trouve une table à trois pieds. Des rameaux fleuris, des roses et des feuillages variés jonchet le sol
Dans le deuxième panneau, le défunt est représenté à cheval vêtu d’une tunique à larges manches, précédé par un valet armé d’une lance: c’est un départ pour la chasse ou une scène d’adventus
Ce pavement a été trouvé dans la nécropole païenne de Thyna
La mosaïque funéraire d’un défunt
C’est une mosaïque funéraire païenne datée du 4ème siècle après J.C et composée d’un décor formé de losanges contenant chacun un motif en forme de croix et d’un tableau rectangulaire représentant le défunt à demi étendu sur un lit de repos et élevant un verre. Devant lui est posée une table à trois pieds
En haut, à gauche, on peut lire l’épitaphe:
D(is) M(anibus) S(acrum)
AMIANTHUS VIXIT ANNIS XX
Ce pavement a été trouvé dans la nécropole païenne de Thyna
Quelques objets exposés au musée de Sfax de la nécropole paeinne:
La nécropole chrétienne de Thyna
Elle se trouve à 200 mètres au nord de l'enceinte de la ville antique.
Parmi les objets trouvés dans la nécropole et exposés aujourd’hui au musée de Sfax :
- Une fresque représentant une paonne et une colombe. 4ème siècle après J.C ? musée de Sfax
- Une mosaïque tombale : 1 m. 83 x 1 m. 15. Tableau rectangulaire, bordé d'un simple filet, et jonché de rameaux fleuris, alternant avec sept bandelettes. Au-dessus du tableau, on lit : S. Leonti T. A gauche, deux autres bandelettes; à droite et en bas, bordure imitant un dallage.
- Une mosaïque tombale : 2 m. 10 x 1 m. 15; voisine de la précédente. Bordure imitant un dallage. Champ quadrillé en damier, avec croisettes ornant chaque case. Tableau rectangulaire, en longueur, à fond blanc bordé d'un damier : le défunt à demi couché sur un lit de repos, avec un trépied devant lui, et levant un verre qu'il tient dans sa main droite. Au-dessus, à gauche, l'épitaphe : D. M. S. Amianthus vixit annis XX.
- Une mosaïque tombale. Bordure à simples filets. .A. gauche du champ, motif géométrique en carrelage ; à droite, tableau en largeur: un cavalier, vêtu d'une tunique à manches, montant un cheval à tète empanachée, et précédé d'un autre personnage à demi nu, tenant une lance.
- Une mosaïque tombale, attenant à la précédente. Bordure à simples filets. Tableau en largeur: le défunt accoudé sur un lit de repos, devant lui un trépied ; autour de lui des rosiers fleuris, des rameaux de laurier, et des feuilles de lierre.
La verrerie de Thyna
Plusieurs objets de verrerie ont été découverts à Thyna et plus précisément dans la nécropole au mausolée. Ils sont aujourd’hui conservés dans le musée de Sfax
On trouve des balsamaires, un gobelet, une coupe, un verre à pied, des urnes cinéraires, des bouteilles, des amphorisques, des rythons, une fiole…. La technique utilisée est presque toujours celle du soufflage à l'air libre. La teinte du verre est généralement verdâtre et parfois bleutée. Ces verres datent du 1er ou du 2ème siècle après J.C. Ces objets étaient mis à la disposition des morts
Les sanctuaires
L’existence des sanctuaires d’Esculape, Minerve et Vénus a été déduite de la découverte de statues et de statuettes attribuées à ces divinités, un temple des Cereres est attesté par l’épigraphie
Un seul temple a été découvert à 100 m à l’est des thermes des mois par N. Jeddi. Il était richement décoré
La basilique de Thyna
Une basilique chrétienne a été trouvée à 50 m au sud du phare de Thyna. Elle était toujours en usage au 6ème siècle après J.C (Fortier et Malahar, 1909). On a trouvé pendant les fouilles plusieurs mosaïques funéraires :
- Tombe en caisson d’un Verrius Petronius Candidus, ornée sur sa face supérieure d’une croix inscrite dans une couronne de laurier et de roses. Les autres faces sont décorées de guirlandes, des feuillages et de fleurs. Les tombes en caisson constituent dans les basiliques un deuxième niveau de sépultures et sont par conséquent plus tardives que celles recouvertes d’une simple dalle en mosaïque. Fin du 5ème siècle après J.C. Musée de Sfax
Voila quelques mosaïques mentionnées dans Inventaire des mosaïques de la Gaule et de l'Afrique, Gauckler :
- Mosaïque tombale : 1 m80 X 0m40. Au sommet, dans une couronne, croix latine ansée à droite, avec des symboles grecs. Au-dessous l'épitaphe ; Quintille Donalianille, honeste femine, vixit in pace annis XXV, exit de seculo die III Kal Junia [s[. Au bas du tableau, quatre rangées superposées de trois briques. Bordure dentelée. En place.
- Mosaïque tombale très mutilée. Il ne subsiste qu'une partie des deux lignes de l'épitaphe, encadrée d'un filet noir sur fond blanc : ... nias vixit [annis\... IIII mensibus unu ?
- Mosaïque tombale en caisson, à 2 mètres à droite du groupe précédent, et à 0 m. 40 plus haut, sur la même rangée.
- Caisson funéraire en mosaïque : 2 m. X o m. 5o ; dépassant de o m. 3o le niveau des autres mosaïques tombales, encastrées dans le pavement. Tableau rectangulaire à fond blanc, encadré d'un simple filet. Au sommet, dans une couronne de lauriers à lemnisques, entourée de rosiers fleuris, croix ansée à droite, avec l'a et l'w; au-dessous, l'épitaphe; Verrius Petronius Candidus vixit in pace annis XIII, menses n (ovem), dies XV, oras V. Au bas du tableau, un grand rosier fleuri.
Le port
On n’a pu encore retrouver l’emplacement du port qui devait exister dans l’Antiquité. Mais lors du creusement d’une profonde tranchée pratiquée sur le rivage aujourd’hui ensablé qui longe les remparts au Sud de la Thyna, ont été dégagés fortuitement plusieurs fragments de grosses poutres en bois de pin ouvragé. L’état de conservation du bois est tout à fait remarquable.
Deux hypothèses sont à envisager : ou bien on se trouve en présence des restes d’un appontement, ou bien les poutres seraient les éléments d’une embarcation.
Autres édifices
Un four à amphores du quartier de potiers a été trouvé près de la porte de Tacapae
Un aqueduc a été partiellement repéré par Gauckler en 1897
Un théâtre est visible sur les photographies aériennes au sud Est de la cité
Un amphithéâtre se trouve à l’ouest de la ville hors les murs. C’est un monument mixte à moitié adossé, à moitié construit et l’arène mesure 42 m sur 29,5 m
Un cirque a été mentionné par Poinssot en 1936 de petite taille (piste de 125 m sur 50 m ?), il est reconnu au nord de la ville
Une citadelle byzantine ? reconnue autrefois par Barrier et Benson en 1908 à 700 m au nord de la ville mais arasée après 1982
Les restes d'une grande citerne de 50 m sur 20 m.
Quelques photos des autres édifices:
Autres objets conservés dans le musée de Sfax
D’autres objets sont exposés aujourd’hui au musée de Sfax :
- Deux mosaïques à décor géométrique. 2ème siècle après J.C
- Fragments de fresques figurant, se détachant sur fond blanc, une Victoire ? vêtue d’une voile vert et tenant une branche d’olivier. 2ème siècle après J.C
- Des monnaies : un trésor de pièces frappées aux effigies des empereurs romains ayant régné entre 297 et 311. L’enfouissement était fait vraisemblablement en 312. La plupart des ces monnaies ont été frappées à Rome, Ostie ou Carthage
- Torse d’Esculape ? vêtu d’un drapé qui retombe sur l’épaule gauche laissant à découvert une partie de sa poitrine. 3ème siècle après J.C
- La mosaïque de Vénus:
Ce pavement dae du 3ème après J.C. Vénus est en train de châtier un amour avec un rameau végétal au milieu d’une jonchée. Elle s’appuie à une colonne. Son buste est entièrement dénudé
Vénus a été présentée dans un décor de jonchée, agrémenté par des guirlandes et des corbeilles remplies de fleurs. Dans le reste du champ, on peut voir d'autre petits génies ailés qui chassent des oiseaux, cueillent des fleurs et même ils jouent une scène de comédie, le visage caché par un masque. l'un d'eux est occupé de transpercer, à l'aide d'une lance, un caméléon, symbole du mauvais oeil
- Mosaïque bicolore, peut être un seuil représentant dans un losange une sorte de croissant prolongé par une tige. Il s’agit de l’emblème d’un groupe de Venatores qui avaient joui au 3ème siècle après J.C
- Mosaïque à décor géométrique et floral, 3ème siècle après J.C. Thermes de Thyna
- Mosaïque d’une riche polychromie, combinant un décor géométrique et floral stylisé avec des figures d’animaux : animaux variés dont une lutte avec un serpent, un lapin, avant train de gazelle, de tigre, de chiens dont l’un porte au cou un collier.5ème siècle après J.C. les petits thermes de Thyna
- Des vases en poterie commune tournée
- Fragment de corniche décoré de perles pirouettes, d’oves que séparent des dardes et des feuilles à bords relevés
- Statue représentant une femme vêtue d’une draperie serrée à la taille. 3ème siècle après J.C
- Panneau de mosaïque rectangulaire dans lequel est représenté un dompteur vêtu d’une courte tunique dressant avec un fouet un ours. Il tient à la main gauche une mappa 3ème siècle après J.C
- Tête de femme diadémée 2ème siècle après J.C
- Mosaïque représentant divers animaux marins : moules, crabes, bigorneaux, tritons, étoiles de mer, oursins. La mer est suggérée par des lignes interrompues de zigzags. 3ème siècle après J.C. provenance incertaine, vraisemblablement Thyna
- Un pavement représentant une scène marine d’origine alexandrine : dans un décor géométrique deux Amours pêcheurs montés sur une barque. 3ème siècle après J.C. cette mosaïque a été trouvée complètement couverte par une autre plus récente
- Statue d'une femme drapée, 3ème siècle après J.C
Mosaïque tombale paeienne ornée de guirlandes alternant avec des tulipes et des roses, symboles de félicité. 4 ème siècle après J.C
Autres objets conservés dans le musée du Bardo
Ce pavement daté du 3ème siècle après J.C a été trouvé à Thyna
Il illustre un épisode de la vie amoureuse d’Héraclès ou Hercule. Le héros apparaît dans une attitude dégradante et radicule. Il est vêtu d’une robe de femme, a demi étendu sur un tapis, subissant les caprices et les brimades de son amantes. Omphale, assise sur un siège, semble s’amuser à le mortifier avec ses pieds. Elle a revêtu la peau symbolique du lion
Deux petits génies ailés volent autour du couple et en arrière plan se tient debout le dieu Dionysos
L’oeuvre est décoré par des sinusoïdes d’acanthe opposées dessinant des médaillons meublés par des têtes de Satyres et de Bacchantes
Remarques
- Une serrure en bronze avec sa clef, le tout en parfait état, a été arrachée d'une porte toute pourrie et constitue l'un des plus curieux objets exhumés à Thyna. Malheureusement, il y a quelque temps, un maladroit visiteur, ayant voulu prendre la serrure dans ses mains pour l'examiner de plus près, l'a remise en place avec si peu de précautions qu'elle s'est brisée. Chose extraordinaire : la clef a un peu la forme des clefs Fichet.
- Une singulière trouvaille a été celle d'un établi de fabricant de semelles en liège. On voit encore sur cet établi des semelles telles qu'on les croirait sorties depuis fort peu de temps de la main de l'ouvrier. Qui aurait cru que les Romains connaissaient l'art de se servir du liège pour préserver leurs pieds de humidité ? Comme quoi il n'y a rien de nouveau sous le soleil
Sources
- Le dépliant officiel du site
- طينة تراث للحماية و الإحياء
- Etude de mise en place d’un pole naturel et culturel à Thyna, projet SMAPIII- Tunisie
- Musées, monuments et sites archéologiques de Sfax, Ali Zouari, AMVPPC
- Sfax, musées, monuments et sites archéologiques, ANP
- Cités antiques et villas romaines de la région Sfaxienne, Mohamed Fendri
- American Journal of Archaeology and of the history of the fine arts
- Archaeological Institute of America, Karl Lehmann
- Revue tunisienne, l’institut de Carthage, l’exhumation d’une cité (Thyna)
- Inscription latine découverte près de Thina, Alfred Merlin
- Un ensemble thermal avec mosaïques à Thina, Jean Thirion
- L’Afrique du Nord illustrée, Thyna, ville disparue
- Thaenae
- Thaenae Byzacène (Henchir Thyna Tunisie), Ridha Alghaddhab
- Deux pavements superposés inédits de Thaenae, Nabiha Jeddi
- La mosaïque de l’Océan de Thaenae, Nabiha Jeddi
- Un ensemble thermal avec mosaïques à Thyna, Jean Thirion
- Une mosaïque aux couronnes de vigne de la maison dite des fruits à Thaenae, Nabiha JEDDI
- Concernant l’étymologie du nom de Thyna, revue Tunisienne, 1908
- Les verreries romaines de Thaenae (Tunisie), Mohamed FENDRI
- Géographie de l’Afrique chrétienne, Byzacène et Tripolitaine, Monseigneur Toulotte
- L’exhumation d'une ville (Thyna), Jocelyn Bureau, revue tunisienne 1908
- Guide du musée de Sfax M Yacoub
- Splendeurs des mosaïques de Tunisie Mohammed Yacoub
- Voyage archéologique dans la Régence de Tunis. T. 1, Guérin
- Exploration scientifique de la Tunisie, livre 2, géographie ancienne, Tissot
- Inventaire des mosaïques de la Gaule et de l'Afrique, Gauckler
- Le pavement de l’ancien bureau du président de la municipalité de Sfax, Nabiha Jeddi
- Nouvelles acquisitions du musée, Merlin, bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, 1912
- Urnes cinéraires en marbre des musées de Tunisie, Noureddine Harrazi, mélanges de l’école française de Rome. 1985
- Les gouverneurs de la Byzacène et de Tripolitaine, André Chastagnol, antiquités africaines 1967
- Fouilles à Thyna, bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, 1946-1947-1948-1949
- Quelques fouilles dans la nécropole de Thaenae, près Sfax, M. le vicomte de l’Espinasse-Langeac, bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, 1892
- Note sur la nécropole de Thaenae, M. le vicomte de l’Espinasse-Langeac, bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, 1898
- Les nécropoles de Thaenae, G.L Feuille, bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, 1938-1939-1940
- Fouilles à Thina (tunisie), mm. Barrier et Benson, Lieutenants au 4ème régiment de tirailleurs algériens, bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1908
- Les fouilles à Thina (Tunisie), exécutées en 1908-1909, par M. E. Fortier, Contrôleur civil suppléant et E. Matahar, Capitaine au 4ème régiment de tirailleurs algériens, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1910
- Thaenae, site archéologique de Tunisie, Carrée 1969
- Les thermes des mois à Thina, Rapport préliminaire 1963, Mohamed Fendri
- Thermes romains d’Afrique du Nord et leur contexte méditerranéen, Yvon Thébert
- Villes et structures urbaines de la province romaine d’Afrique, Ammar Mahjoubi
- Géographie de l’Afrique chrétienne, Byzacène et Tripolitaine, Monseigneur Toulotte
- Les mosaïques de Thaenae: la culture gréco-romaine en images, Arbia Hélali
- Thaena à la période punique, Nabiha Jeddi
- تحصينات جزر قرقنة لفوزي محفوظ
2 Comments